En mars dernier, la cour d’Appel d’Aix-en-Provence a confirmé le jugement de première instance, déboutant les 300 plaignants qui avaient saisi la justice deux ans plus tôt.
Cette procédure collective demandait le retrait du compteur intelligent en phase de déploiement depuis fin 2015. La décision n’est pas surprenante au regard des impératifs du gestionnaire de réseau d’électricité Enedis.
Elle traduit toutefois l’impuissance des particuliers opposés à l’installation du boîtier vert communicant. Retour sur le rôle du compteur Linky, les inquiétudes qu’il suscite et les solutions à considérer pour compenser ses potentiels effets indésirables.
Pourquoi l’installation de Linky est-elle obligatoire ?
Le remplacement des compteurs traditionnels, par des compteurs nouvelle génération, fait partie intégrante de la stratégie de modernisation du réseau de distribution d’électricité géré par Enedis. Le réseau se transforme pour accompagner l’évolution de la production et de la consommation d’énergie. Autoconsommation, mobilité électrique, efficacité énergétique…
Le compteur intelligent doit répondre à de nouveaux besoins, tout en renforçant la sécurité du système électrique et la continuité de l’alimentation. La collecte des données en temps réel doit notamment permettre aux équipes d’Enedis de détecter rapidement une faille sur le réseau et d’intervenir dans les meilleurs délais.
Or, pour atteindre ces objectifs, Enedis ne peut se contenter d’une couverture partielle du dispositif Linky sur le territoire. Cela compromet, d’une part, l’exploitation pertinente des données et ralentit, d’autre part, les conditions d’intervention qui varient d’un compteur à l’autre.
À terme, gérer un réseau composé de compteurs intelligents et de compteurs traditionnels n’est tout simplement pas rentable et fait obstacle à l’exploitation du potentiel Linky. C’est pourquoi il est si difficile, en tant que particulier, de s’opposer à la pose du boîtier vert.
Pourquoi des particuliers s’opposent-ils à l’installation de Linky ?
Le premier argument est celui de la confidentialité des données collectées et leur transmission par le compteur intelligent.
Si Enedis garantit un stockage et une exploitation sécurisés, les clients s’inquiètent de la divulgation d’informations sur leurs habitudes de consommation pouvant refléter le nombre de personnes composant le foyer, les équipements utilisés, ou encore les périodes d’absence. Pour certains, ces informations doivent rester confidentielles.
Seconde inquiétude, l’émission d’ondes électromagnétiques à des niveaux nocifs pour la santé des occupants. La technologie utilisée pour la transmission des données est celle des Courants Porteurs en Ligne (CPL), la même que celle utilisée pour l’envoi du signal heures creuses/heures pleines. Le niveau d’émissions n’est donc pas plus dangereux pour la santé que celui d’autres signaux et appareils électriques, relève Enedis étude à l’appui.
Mais la sensibilité électromagnétique est d’ores et déjà exacerbée par les conditions de l’habitat moderne. Si le compteur communicant n’est pas plus émissif qu’un autre appareil fonctionnant au quotidien, il vient s’ajouter à la longue liste des équipements potentiellement nuisibles à long terme.
Nos modes de vie impliquent un certain niveau « inévitable » d’exposition électromagnétique qui peut toutefois être maîtrisé grâce à des solutions innovantes. C’est le cas des gaines électriques blindées développées par Courant, permettant de réduire considérablement les champs électriques et électromagnétiques émis par une installation domestique.